Le Temps d’une Bière au Mexique

Un petit mot sur la ville de Mexico (DF “Distrito Federal” pour les intimes.) C’est E-NO-RME. 22 millions de personnes se partagent l’agglomération qui était autrefois un amas de lacs où les jardins flottaient littéralement. Construite sur les ruines d’une des mégapoles aztèques, la ville a drainé l’eau, pavé le sol et construit des gratte-cielgobe. De ce fait, DF s’enfonce chaque année d’une vingtaine de centimètres dans la terre. J’en ai parlé avec mon habituel catastrophisme (moi et mon imagination, vous savez) à des amis locaux. “Qu’en pensez-vous ? Ça ne vous fait pas un peu peur ?” et ils m’ont répondu : “Oui, oui, tout va s’effondrer”. Sourire. Un haussement d’épaule. Ainsi va la vie.

Pour le temps d’une bière, je me suis rendu dans la capitale du Mexique pour explorer ses saveurs houblonnées, connaître ses tendances brassicoles et déambuler dans son dédale de boissons locales. Au menu : de l’IPA au mescal, la boisson historique des dieux aztèques, le mythe de la Vienna Lager. et l’empereur du Mexique Maximilien d’Autriche…

Le Mexique est le pays du Dos Equis et de la Corona. C’est aussi un gigantesque marché international de la bière. C’est le premier pays au monde en termes d’exportations de bière et le troisième plus grand producteur. On trouve une Corona pour moins d’un dollar canadien (environ 20 pesos mexicains) dans toutes les petites échoppes et au coin des rues. En revanche, la bière artisanale atteint 7 dollars (100 pesos). Avec tout cela, on trouve des cocktails à base de bière très populaires. Les michelados sont un mélange de corona, de citron et de clamato. C’est très rafraîchissant, mais c’est aussi une hérésie pour votre humble commentateur. Eduardo, lui, est plus modéré. El michelados si, pero con cerversa artesanal, nunca! Oui, les michelados, mais pas avec de la bière de micro! Pour les plus aventureux, essayez le michelado cubano. Je ne vous dis pas pourquoi.

Découvrez les brasseries artisanales mexicaines

Le mystère de la Vienna Lager mexicaine…

Alors que la Vienna a pratiquement disparu de la planète, un pays fait figure d’exception : Le Mexique. Pourquoi ce style viennois a-t-il été massivement adopté par les brasseurs mexicains ? Pour répondre à cette question, il faut se plonger dans l’histoire du brassage européen, du deuxième empire mexicain, des ambitions de grandeur de la France et des défis géologiques du Mexique.