Vous voulez parcours Bellechasse à vélo et découvrir au passage les délicieuses microbrasseries de la région? Voici un intermédiaire avancé pour vous.
Détails de l’itinéraire : 114km, dont 62km de gravelle, et environ 2100m de D+
Microbrasseries visitées : Pub de la Contrée, Verso microbrasserie, Frampton-Brasse
Bellechasse à vélo
Ayant reçu mon nouveau vélo de gravelle au début du mois de juillet, ma passion du vélo de route doit maintenant se partager avec l’exploration des chemins de garnotte. Étant beaucoup plus à l’aise sur ce récent bolide que l’ancien, je me surprends à me sentir comme un poisson dans l’eau (ou comme rat en paille, si vous préférez l’expression non aquatique) en roulant sur les chemins de gravier. Comme la région de Bellechasse dispose de plusieurs beaux coins de gravelle, il était tout naturel de combiner les chemins de traverse aux microbrasseries des alentours. Le départ et l’arrivée se font donc depuis la microbrasserie Frampton-Brasse.
Dès les premiers coups de pédale, je comprends que ce parcours sera exigeant; gravelle rime souvent avec montées franches. Je contemple naïvement les éoliennes au loin et c’est plus fort que moi, j’essaie d’adapter la rotation de mes jambes à celle des ventilateurs géants.
Ce qui est plaisant avec les routes non asphaltées, c’est qu’en plus du crunch méditatif des pneus au contact du gravier, les voitures y sont beaucoup plus rares. La liberté d’admirer les paysages n’a pas de prix et, croyez-moi, des points de vue, sur cet itinéraire, il y en a une panoplie. Les différents angles de vue sur le Massif du Sud sont à couper le souffle!
Prenez garde à la gravelle!
Les paysages s’enchaînent, tout comme les côtes. Des pourcentages que je croyais impossibles à affronter sans me lever en danseuse, pour éviter tout dérapage potentiel, se gravissent pourtant. Bien que ce parcours en entier constitue un défi de dénivelé, un des reliefs les plus costaud se trouve dans la route de la Montagne, suivie de la route des Fillion, avec des pourcentages avoisinant les 20%. Dorénavant, chaque fois que je verrai la pancarte “chemin fermé en hiver”, mes cuisses se prépareront à chauffer. Prenez garde, il faut aussi demeurer attentif dans la descente qui suit l’ascension, tellement elle est à pic. En gravelle, on ne s’ennuie jamais longtemps!
Pub de la Contrée
L’arrivée à la première microbrasserie se fait un peu avant midi, mais déjà, le breuvage houblonné est bienvenu, car la barre des 1000 mètres d’ascension est déjà franchie. Je me laisse séduire par une excellente lager rousse du Pub de la Contrée; on a gentiment accepté de me la servir cinq minutes avant l’ouverture – une belle attention, vu mon horaire de côtes chargé. Si les côtes vous ont creusé l’appétit, le Pub de la Contrée sert aussi quelques boustifailles concoctées avec des ingrédients des alentours pour vous ravitailler. Quant à moi, la pinte de rousse faible en alcool, agrémentée d’un léger goût de caramel et de céréales, fut désaltérante à souhait.
**Un raccourci de 10km sur route secondaire peut être emprunté (voir trajet en bleu sur la carte du parcours), mais attention celle-ci ne comporte aucun accotement.
Maintenant bien réhydratée, je retourne me casser les jambes et j’attaque la fameuse Côte magnétique de Buckland. Contrairement à ce qu’on en dit, pas d’illusion d’optique pour moi : le vélo est loin d’avoir grimpé tout seul et il m’a fallu mouliner pas mal. Heureusement que la récompense pour les yeux est agréable!
Comme mon stock de barres tendres est presque à sec, je profite d’un tronçon asphalté, à Saint-Luc-de-Bellechasse, pour un arrêt dîner en formule dépanneur. Situé à la soixante-troisième borne du parcours, une petite épicerie me propose un sous-marin garni de luxe et du fromage en grains du coin qui m’assurent de pouvoir reprendre la route avec énergie. Toute la journée, j’ai eu l’impression d’avoir le vent qui soufflait dans le dos, peut-être est-ce le fait que cet itinéraire se situe dans un secteur d’éoliennes? Raison ésotérique ou réelle, je ne m’en plains pas, car c’était un gros projet. Trente-cinq kilomètres et de magnifiques rangs de garnotte plus tard, le Lac-Etchemin apparaît enfin dans mon champ de vision.
Vers Verso Microbrasserie
Verso microbrasserie, ma deuxième pause houblonnée de la journée, est dissimulée au sous-sol du Manoir du Lac-Etchemin, au niveau du lac. Après avoir traversé un corridor et quelques paliers d’escalier, on découvre son look épuré, qui lui donne un caractère vraiment apaisant, et on a envie d’y flâner tout l’après-midi en admirant la vue lacustre par les immenses fenêtres.
Pour demeurer dans l’atmosphère relaxante et les plaisirs simples au quotidien, j’ai savouré la Hygge, une stout aux bleuets. Même si sa finale fruitée est plutôt subtile et camouflée par son goût de malt torréfié, cette noire azotée descend vraiment bien et est particulièrement légère. Après avoir contemplé le lac un bon moment, j’ai puisé dans mes dernières réserves pour affronter la suite. Encore une fois, j’ai préféré m’en tenir aux collations légères, pour mieux grimper, mais Verso microbrasserie offre aussi un petit menu de style pub qui semblait alléchant.
Les quinze kilomètres suivants se dévalent rapidement, le bitume de la route 277 est quasi impeccable et on est constamment en élan pour attaquer la bosse à venir. Ces portions non graveleuses offrent quand même un répit qui fait du bien aux jambes, heureusement, car les septième et dixième rangs nous gâtent d’une longue montée de 10 kilomètres de gravelle.
Frampton-Brasse
Puis, comme toute bonne chose a une fin, les ultimes coups de pédale s’amorcent, non pas sans effort, avec quelques petites pentes. Sachant que ce sont les dernières, j’en profite au maximum et je visualise le breuvage de Frampton-Brasse que je rapporterai à la maison pour l’apéro, en guise de célébration pour l’accomplissement de ce parcours relevé!
Plus de détails sur : Parcours RideWithGPS
P.S. Si, comme moi, vous réfléchissez beaucoup (trop) lors de vos sorties de vélo, peut-être vous êtes vous aussi demandé pourquoi certaines éoliennes tournent, alors que d’autres à proximité sont à l’arrêt? Bien que cela ne prenne qu’un vent de 15km/h pour faire démarrer une éolienne, il existe un effet d’abri qui peut être induit aux alentours. Est-ce ce phénomène qui m’a donné l’impression de rouler 100% vent de dos cette journée? Allez voir par vous-même!
Article original ici
Geneviève Healey est une adepte de l’endurance et du vélo depuis plusieurs décennies. Ultracycliste et instructrice de spinning à ses heures, elle est aussi collaboratrice pour la revue Nature-Humaine. Ayant un intérêt marqué pour les microbrasseries et habile de sa plume, elle propose des parcours de vélo-bières à travers tout le Québec. Retrouvez-la sur son blogue PinteuseBlogueuse.
