Qui était Odin, dieu de la sagesse et patron des poètes. Odin représente bien le caractère chaotique d’une vie en Scandinavie durant le moyen âge. Dans bien des récits, Odin n’a rien à voir avec le sage papa de Thor et de Loki qui a pris confortablement sa retraite après avoir conquis deux ou trois mondes. Odin est fourbe, ivre, intempestif, têtu et impulsif. Bref, pas une référence.
En des temps anciens, les scandinaves ravageaient l’Europe de l’Ouest, faisaient des affaires d’or le long des grandes rivières, guerroyaient aux confins des terres connues et découvraient l’Amérique entre deux raids. Si l’histoire populaire fait des Vikings des géants sauvages de la grande Histoire, leurs propres légendes font plutôt le récit d’un monde incertain, violent et cosmologiquement compliqué.
Odin, image d’une sagesse mystérieuse
Rien d’étonnant à cela puisque selon la mythologie nordique, Odin lui-même serait à l’origine de la boisson fermentée qu’on nomme aujourd’hui bière. D’après ce qu’on connaît des alcools scandinaves du moyen âge et d’avant, on retrouvait souvent des boissons de céréale fermentée à base de seigle, d’avoine ou d’orge épicé au génévrier et remonté par du miel. Les trois premières céréales poussaient mieux que le blé dans les pays nordiques alors que le génévrier y était tout simplement abondant. Quant au miel, c’était – et c’est encore – la plus grande quantité naturellement fermentable qu’on peut trouver.
Odin n’aurait pas seulement été le père de la bière selon la mythologie scandinave, mais il aurait aussi créé l’hydromel d’inspiration. Pour résumer, les Dieux se seraient cosmiquement tapés de dessus pendant longtemps et auraient décidé d’en finir en scellant une paix éternelle. En guise d’accord, ils crachèrent tous ensemble dans un gros chaudron et s’en allèrent chacun de leur bord. De ce cracha divin naquit le plus grand nectar de l’existence : l’hydromel d’inspiration, une boisson si sacrée qu’elle pouvait rendre fou.

Odin était-il le Dionysos du nord?
On rapporte qu’en fait la folie et l’ébriété n’étaient jamais très loin dans le quotidien des vikings. L’inspiration etl’intoxication sont intimement liés à travers le personnage ambigu et ambivalent du dieu Odin. Bien que sage et vétéran, le grand guerrier n’en est pas moins fourbe et fougueux. Il sera d’ailleurs chassé des autres Dieux pour son impudence et son incurie. Odin est à ce point obsédé par la connaissance qu’il commet le plus grand des sacrilèges : voler la très secrete magie des sorcières, et ainsi s’octroyer des pouvoirs cachés autrement interdits aux hommes.
À la manière de Dionysos chez les Grecs, boire est souvent une ode très littéraire au Dieu inspirateur de sagesse, de poème et de courage. Les Vikings prennent l’ivresse au moins autant au sérieux que l’ébrité, de sorte qu’il était généralement attendu qu’une personne ivre soit plus sincère en révélant ainsi son caractère. L’hydromel, boisson courante, de même que des cervoises hautement aromatisée aux plantes locales comme le génévrier, assuraient aussi la légitimité politique de ceux qui pouvaient l’offrir en grande quantité à leurs invités. C’est ainsi que les meadhalls devaient des chambres à écho de récits enivrant dédiés aux longues sagas consacrée à la guerre des Dieux, et au patron scandinave de l’alcool…
Odin, le dieu de la sagesse et le patron des poètes, continue de fasciner par sa complexité et ses multiples facettes. Son caractère chaotique, tout comme la vie en Scandinavie au moyen âge, se reflète dans les récits de ses actions. Si le Odin des légendes n’a que peu de points communs avec l’image du sage père de Thor et Loki, c’est parce qu’il incarne l’esprit imprévisible et aventureux des peuples vikings.
Au cœur de la mythologie nordique, les scandinaves dévoilent un univers empreint d’incertitude, de violence et de mysticisme cosmologique. Les Vikings, bien loin des seuls pillards brutaux de l’histoire populaire, tissent leur propre toile de mythes et de sagas où la destinée est soumise aux caprices des dieux. Parmi eux, Odin, figure centrale et intrigante, tient une place particulière. Il ne se contente pas d’être un simple observateur divin ; il intervient activement dans le monde humain, influençant le destin des hommes et le cours de l’histoire.
La relation étroite entre Odin et l’alcool ne se limite pas à la création de la bière et de l’hydromel d’inspiration. Elle se manifeste également dans les rituels et les célébrations des Vikings. Boire n’est pas seulement un moyen de se divertir, mais aussi une façon de se connecter avec les puissances supérieures et de puiser dans les forces mystiques qui animent l’univers. Les beuveries étaient souvent accompagnées de chants épiques et de poèmes élogieux en l’honneur des dieux et des héros. Ces chants, portés par l’ivresse, formaient un lien entre les mondes, retraçant les exploits des guerriers légendaires et glorifiant la gloire de la bataille.
L’association d’Odin avec l’inspiration et l’intoxication révèle sa nature énigmatique. Tout comme les vikings eux-mêmes, il incarne à la fois la sagesse et l’impulsivité, la ruse et la fougue. Sa soif inextinguible de connaissance le pousse à des extrêmes, l’amenant à commettre des actes interdits pour obtenir des pouvoirs cachés. Ce mélange d’ambiguïté et de passion en fait un dieu complexe, tout aussi enclin à la création qu’à la destruction.
Les festins des meadhalls, ces grandes salles de banquet viking, prennent une dimension mythique grâce aux récits enivrants et aux poèmes qui y sont échangés. L’hydromel, symbole de l’inspiration divine, circule librement parmi les convives, alimentant les conversations enflammées et les récits épiques. Les poètes, considérés comme des intermédiaires entre les mondes, puisent dans l’ivresse pour canaliser la puissance des dieux et créer des œuvres qui perdureront à travers les âges.
En somme, Odin transcende son rôle de dieu de la sagesse pour incarner l’esprit viking dans toute sa splendeur et sa complexité. Sa nature chaotique, reflétant les bouleversements de l’époque, se retrouve dans ses actions et ses choix audacieux. Au-delà de la figure divine, Odin devient un miroir des aspirations, des contradictions et des aspirations profondes de tout un peuple, marquant ainsi son empreinte indélébile sur l’histoire et la culture scandinaves.
En collaboration avec Ad Medievum Aeternum
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Pour en savoir plus
Livres sur la vie en Scandinavie :
- “The Vikings: A History” par Robert Ferguson – Une étude complète sur l’histoire des Vikings, abordant leur mode de vie, leurs exploits et leur impact sur l’Europe médiévale.
- “The Viking World” par Stefan Brink et Neil Price – Une compilation de textes académiques qui abordent divers aspects de la vie en Scandinavie à l’époque viking, y compris la société, la religion et l’expansion.
- “The Sea Wolves: A History of the Vikings” par Lars Brownworth – Un récit captivant de l’ère viking, mettant en lumière la vie des guerriers nordiques et leurs explorations audacieuses.
- “The Viking Age: A Reader” édité par Angus A. Somerville et R. Andrew McDonald – Une collection d’articles académiques qui explorent la culture, l’histoire et la société vikings.
- “Life in Medieval Europe: Fact and Fiction” par Danièle Cybulskie – Bien que se concentrant sur la période médiévale européenne dans son ensemble, ce livre offre un aperçu de la vie quotidienne en Scandinavie et des coutumes vikings.
Articles intéressants :
- “Viking Culture and Society” – Un article sur le site History, qui explore divers aspects de la culture viking, y compris les croyances religieuses et les pratiques sociales.
- “Viking Trade and Commerce” – Un article de Ancient History Encyclopedia qui examine les activités commerciales et les échanges des Vikings avec d’autres régions.
- “The Viking Age: 793–1066” – Un article de National Geographic qui offre une vue d’ensemble de l’ère viking et de son impact sur l’histoire européenne.
- “Viking Women: Raiders, Traders, and Settlement Builders” – Un article de Medievalists.net qui met en lumière le rôle souvent sous-estimé des femmes vikings dans la société.
- “The Vikings: Foe or Friend to the Irish Monasteries?” – Un article de The Irish Times qui examine la relation complexe entre les Vikings et les monastères irlandais.
I had ancestors named Adelon & Odelon de Die in thé 9th century
Followers of Oden ???