Un avant-goût du Mondial de la Bière 2023

Mondial de la Bière chez Avant-Garde

Le Mondial de la Bière 2023 est enfin de retour et nous sommes impatients d’y participer ! Du 18 au 21 mai, la Gare Windsor de Montréal sera le lieu de rassemblement des amateurs de bière du monde entier. Le Temps d’une Bière s’est rendu à la pré-ouverture du Mondial chez Avant-Garde Artisans Brasseurs à Montréal pour un aperçu de la programmation 2023. Au menu : l’offre brassicole 2023, un retour sur l’histoire et un survol des tendances de l’année avec Serge Noël, bièrologue.

Crédit photo : Adam Tombs

À quoi s’attendre?

Parlons d’abord de la scène. La gare de Windsor est le plus beau site où s’est déroulé le Mondial de la Bière. La salle principale est la “Salle des pas perdus”. On ne sait pas d’où vient ce nom, mais quel beau nom pour accompagner la découverte de la nouveauté! Autre élément important, le Petit Pub. Il a longtemps été – et reste toujours – le pub phare du Mondial. C’est là qu’on trouve les perles rares. Les bières du Petit Pub sont toujours exclusives au Mondial.

L’offre brassicole s’annonce gigantesque : plus de 400 produits et 98 brasseries et cidreries. Là-dessus, on compte 34 hors brasseries hors-Québec Québec, pour 110 bières. Ajouter à cela ue bière spéciale par jour, dont l’identité ne sera révélée qu’au dernier moment. Les amateurs de bières devront faire attention; certaines des bières les plus populaires seront en quantités limitées. Nous vous conseillons de tester l’horizon dès les deux premiers jours.

Côté Petit Pub, la Belgique est expressément mise à l’honneur : on devrait y trouver une forte représentation ainsi que de nombreuses perles rares. Serge Noël, bièrologue afilié au Mondial de la Bière, explique ce choix par la volonté de combler une lacune. Il existe une excellente tradition brassicole en Belgique, mais étonnamment, ce type de bière est beaucoup moins répandu au Québec depuis quelques années.

Parmi les apports particuliers de la Belgique au monde de la bière, on retrouve les lambics, les bières classiques d’inspiration trappiste et, évidemment, la bière blanche. L’apport d’un goût fruité est aussi notablement belge, comme le soulignait récemment l’équipe du Mondial : “Les bières blanches ont révolutionné le monde de la bière avec leur touche fruitée”. Pour les férus d’histoire, il est également intéressant de noter que la Belgique a joué un rôle clé dans la contre-révolution des brasseries commerciales, bien avant l’avènement des microbrasseries nord-américaines.

Outre la bière elle-même, le programme de l’événement comprend 18 ateliers de dégustation pour les amateurs de bière. L’horaire inclue trois conférences de Mario d’Eer, l’un des plus grands spécialistes de la bière de la province et auteur de plus de dix livres sur la bière.

Dégustation à l’aveugle de bières invitées avec Serge Noël pour la préouverture du Mondial de la bière 2023. Crédit photo : Adam Tombs

Le Québec, le Monde et la Bière

Cette année, le Mondial de la Bière aura 29 ans. Un retour en arrière s’impose donc.

Le Mondial est le grand-père des festivals de la bière au Québec. Pour donner une idée de l’importance du festival, remontons à 1994, année du premier Mondial. Nous sommes au début de la deuxième vague de microbrasseries au Québec. La réputation de la bière artisanale n’est pas encore pleinement établie et la pente est longue et ardue pour ceux qui veulent brasser quelque chose de nouveau à l’ancienne.

Longtemps, le Mondial a été la vitrine où les microbrasseries exposaient leurs nouveaux produits. Aujourd’hui, le Mondial est une célébration de la beauté des produits brassicoles. Une des œuvres importantes du Mondial a été d’éduquer. Serge a lui-même découvert la bière artisanale à travers le Mondial de la Bière. Moi, j’ai découvert la côte Ouest américaine grâce au Mondial. Le Mondial a eu une importance capitale pour le développement du marché brassicole. Serge me parle de la vision du premier événement compte tenu du contexte.

« Le Mondial de la Bière a été là pour redonner ses lettres de noblesse à la bière. La bière n’est pas seulement un produit de grande consommation, ça peut être aussi un produit noble. D’où l’importance des accords avec la bière, comme on le fait avec le vin. En fait je dirais que la bière se prêtre bien maux aux accords que le vin à cause de sa diversité de goûts. Contrairement au vin, qui trouve sa diversité dans le raisin seul, la bière va chercher une liste ininterrompue d’ingrédients. Pas seulement du blé, mais de l’orge, du sorgum, du billet, du seigle. Avec la bière, on peut aussi faire des folies : aller chercher des aromates qui ne sont pas des céréales. Je pense par exemple à la Douce Bison avec des notes de coriandre.

Serge Noël, bièrologue

Si le Mondial revient en force cette année, c’est aussi une victoire contre les ravages de la pandémie. En entrevue, Jeanine Marois me parle de la complexité de continuer à fonctionner pendant le COVID : “En 2020, l’événement était à deux mois de commencer quand la pandémie a éclaté, donc on a dû passer au virtuel. Puis, en octobre 2021, dès la tombée des masques, le Mondial a organisé un événement de quatre jours, ce qui a été extrêmement compliqué en raison des restrictions.”

Savourer la diversité, sentir la tendance

“La bière sans alcool est l’une des grandes tendances brassicoles en ce moment”, me dit Serge Noël en entrevue, et aussi peut-on s’attendre à en trouver à notre soif lors du Mondial. Ça a suivi de cinq ans le développement de la bière sans gluten. D’ailleurs, ajoute Serge, “la brasserie Glutenberg, une figure-broue dans l’univers sans alcool, est vendue partout dans le monde et c’est une expertise québécoise exportée partout à travers le monde. La bière sans alcool existait depuis longtemps, mais c’était considéré peu intéressant. Mais ça a changé. Des brasseries comme Bockale ont fait un travail incroyable pour sortir des bières sans alcool. Pour février, on parle maintenant de plusieurs brasseries qui sortent des bières sans alcool.”

Bien sûr, il y a aussi la NEIPA pour tout le monde. Incontournable dans la gamme des brasseries, la NEIPA a connu un succès fulgurant, bien que coûteux. Ce nectar exotique houblonné continue d’attirer les foules, mais on assiste également à un retour à la simplicité et à l’élégance de la bonne vieille pilsner européenne. En effet, la pilsner une “bière nue” est à l’opposé de la sensation du jour : minimaliste, simple, équilibrée. Il est facile de cacher les défauts d’une IPA avec du houblon, mais avec une pilsner, on voit tout de suite les défauts. Nous avons bien sûr hâte de voir ce que les brasseries québécoises et allemandes auront dans leur arsenal…

Si vous n’avez pas déjà acheté vos billets, faites le bientôt. Vous n’avez qu’à suivre le lien suivant:
https://festivalmondialbiere.qc.ca/

Pour Le Temps d’une Bière, votre hôte s’est également entretenu avec la présidente de l’organisme, Jeannine Marois, et avec Serge Noël, bièrologue consultant affilié à l’événement, lors de la pré-ouverture officielle à la microbrasserie Avant-Garde à Montréal.

Crédit photo : Adam Tombs

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