Qui est Mario D’Eer? Un biérologue passionné qui promène sa chope dans l’univers de la bière depuis 1984. Il est cofondateur du Festibière de Chambly, Cofondateur du Festibière de Gatineau, Organisateur de voyages sur le thème de la bière, Cofondateur de l’Ordre de Saint-Arnould, et Fondateur de BièreMAG. Il est aussi, depuis Juillet 2023, collaborateur au Temps d’une Bière.

Mario possède un Baccalauréat en enseignement (2004), une Maîtrise ès sciences, Criminologie (1983), un Baccalauréat ès sciences, Criminologie, (1978). Dans la vie de tous les jours, D’Eer est un personnage chaleureux, qui possède une bonne humeur quasi inébranlable, une grande passion de la communication, une formidable capacité de travail, un sens bien houblonné de l’initiative, un brin de folie, et un talent inné pour la jouissance… (pas nécessairement dans cet ordre).

Capsule Biérophile : Bière et compagnie

Budweiser vs Budweiser

Un même nom, deux marques fétiches, deux protagonistes dans une aventure évoquant l’histoire biblique de David contre Goliath. D’un côté, la bière ayant la réputation d’être l’originale, de l’autre, celle de l’avoir plagiée. À droite, le fils du berger fraîchement sorti du joug soviétique, à gauche, le géant capitaliste américain sans pitié. Depuis les années…

Intronisations à l’Ordre de Saint-Arnould

Des souvenirs formidables de mon intronisation aux Sossons d’Orvaulx, à l’ombre du Fort Chambly en août 1992, jaillissait de ma chope. Une cinquantaine d’ambassadeurs de cette bière unique, l’Orval, étaient venus au Québec en faire la promotion. Un voyage coordonné par Jean-Jacques Millette, un résident de Chambly. Une prestigieuse intronisation avait été organisée sur les…

Greg Noonan, un pionnier des microbrasseries américaines

Greg Noonan: Je connaissais l’existence du bonhomme sans jamais l’avoir vu, sans connaître son nom. Pendant la deuxième édition du Festibière de Chambly, il était venu m’offrir ses services. J’accueillais beaucoup de propositions depuis mes premiers engagements dans le monde de la bière. Mon scepticisme, combiné à mes nombreuses déceptions, m’avait conduit au renforcement d’un…

Premier festival de bière à Chambly

En 1991, pendant la tendre jeunesse du marché microbrassicole, André Dion, président d’Unibroue, avait présenté à la CODEC (Corporation de Développement Économique et touristique de Chambly et région) un projet intitulé « Festival et de la bière naturelle et microbrassée ». Des obstacles empêchaient alors le projet de se matérialiser. La compétition entre les microbrasseurs, féroce, noyée…

Sur la route des grandes brasseries belges

Mai 1940. L’armée d’Hitler entreprend une guerre éclair (Blitzkrieg) contre la Belgique, les Pays-Bas et le Nord de la France.  Il prend le contrôle de toute la côte face à l’Angleterre. Le Royaume-Uni et la France avaient déclaré la guerre à l’Allemagne quelques mois auparavant, en réponse à l’invasion de la Pologne. La Belgique, pourtant neutre,…

La bière rousse et les microbrasseries

Au début de la révolution microbrassicole, fin 1980, pour être reconnue « bière microbrassée », sa robe devait être plus foncée que celle des grandes marques. Les versions « focus group » de la Belle Gueule originale avaient convaincu ses concepteurs à accentuer son doré. Dans les bars, ces bières ressortaient du lot, attiraient les regards, devenaient des cartes…

L’Ordre de Saint-Arnould

Le sang de mes veines vibrait à la bière. La rencontre d’Alain Geoffroy avait centuplé cette énergie. Dans mon enthousiasme, je croyais que la motivation des autres membres du conseil d’administration de l’Ordre de Saint-Arnould (OSA) oscillait à la même fréquence. Je fonçais à cent mille à l’heure dans l’organisation d’activités sans réaliser que je constituais…

Raz-de-marée dans la micro: quand Sleeman achète Unibroue

John Warren Sleeman était représentant des brasseries irlandaises Guinness et hollandaises Heineken en Ontario. Un vendeur cinq étoiles. En feuilletant le petit carnet hérité d’un aïeul, il identifia une recette de bière à la page 64. Mousse sur cervoise, l’ancêtre participait à des activités porteuses d’images captivantes : le bootlegging, pendant la prohibition. John H.…

Capsule bière: Une frontière poreuse

À l’époque, je collectionnais les capsules. Je protégeais leur dos en plaçant un trente sous sur le dessus. Le mouvement du décapsuleur soulevait un bord de la couronne, libérant l’enveloppe du goulot. La surface plane restait immaculée. Je rêvais de produire une affiche en comportant mille. Le contour allait être constitué du mot « santé ! »,…

L’aventure BièreMAG

BièreMag a été un chapitre important, bien que bref, dans l’essor de la microbrasserie au Québec. Dans un certain sens, l’aventure de cette passion littéraire reflétait l’engouement naissant pour la bière artisanale au Québec. Plus qu’un magazine sur la bière, BièreMag nous emmenait également en voyage. Mario d’Eer nous raconte…

Histoire des tavernes au Québec

Hommage à Henri Richard En bon fils de la génération de la libération de la Femme, nous ne fréquentions les tavernes qu’imbibés d’un éphémère sentiment de culpabilité. Dans les années 70, ces « sanctuaires de la domination masculine » étaient devenus une barrière importante à abattre pour le mouvement féministe. Avions-nous, nous les gars, l’autorisation légitime de les…

Labatt Ice: gorgée d’une autre époque

Quand Labatt sort sa bière Labatt Ice, la publicité mettait de l’avant une bière si bonne qu’elle ne goûtait rien. Étrangement, ce genre de publicité était parfaitement normal à l’époque. Mais cette bière-là était complètement différente…

Des moines, des bières et des abbayes

Des moines, des bières et des amités. Après les délicieuses politesses, nous sommes retournés à l’abbaye Notre-Dame de Koningshoeven. Nous allions maintenant être guidés par le moine brasseur pour la reconnaissance des équipements. Nous retournerions ensuite dans les bureaux administratifs afin de négocier les modalités de la visite de la horde, prévue pour le printemps…

La Découverte des Bières Belges avec Mario d’Eer

En automne 1983, avant un voyage en Europe, j’ai décidé d’arrêter de fumer. En Belgique, j’ai découvert les délices des bières locales, en particulier la Duvel qui m’a enivré. J’ai économisé l’argent non dépensé pour le tabac et ai réalisé mon rêve de découvrir de nouvelles bières et brasseries. Bien que j’aie envisagé de fonder…

L’histoire d’André Dion et la microbrasserie

Lorsque André Dion a accepté la présidence de l’association, il souhaitait bosser sur des combats communs, fédérateurs. Celui d’assouplir la ponction de la taxe spécifique, une taxe provinciale, encapsulait ses priorités. Celle-ci constitue un fardeau économique important : dès que la bière est produite, avant même qu’elle ne soit vendue, l’entreprise doit envoyer un chèque…

La bière est-elle bonne pour la santé?

Depuis qu’elle existe, la bière a toujours été associée à la santé, entre autres, parce qu’elle fut d’abord un aliment. Fabriquée à partir d’eau et de grains, elle constitue effectivement une bonne source de vitamines et de matières nutritives. Puisqu’il s’agissait avant tout d’un aliment, on y ajoutait une grande quantité d’ingrédients, y compris des…

Fermentation Spontanée

Dans le processus de l’élaboration de la bière, un moment magique intervient, celui où le sucre est digéré par la levure. Sa déglutition produit du gaz carbonique et de l’alcool. Nous connaissons toutes et tous la valeur relative de ces deux éléments à l’égard de la sensation de bien-être procurée.

Jusqu’à l’invention du microscope par Antoni Van Leeuwenhoek et les découvertes faites par Pasteur en l’employant, on croyait que cette métamorphose était une intervention des grands esprits. Nous savons maintenant que la dimension spirituelle n’est pas sa cause, mais bien son effet ! Cette forme mystérieuse de vie, qui bouillonne spontanément dans les liquides, se nommait en anglais « God is good. » Dieu est bon, rien de moins. Les découvertes du célèbre scientifique français ont provoqué l’une des plus importantes révolutions brassicoles. On a été en mesure de sélectionner les petites bestioles microscopiques pour faire le travail.

Deux grands règnes ont été identifiés: les bactéries et les levures. Les premières, indomptables, ont maintenu un esprit libertaire, tandis que les deuxièmes, plus dociles, ont été domestiquées. La plupart des transformateurs d’eau ont adopté le nouveau paradigme, plus facile à maîtriser. Certains l’ont rejeté. Les plus fervents défenseurs des traditions séculaires brassaient en Belgique, un pays accueillant pour la spontanéité.

On nomme cette famille éclectique de bières des « lambics ». Soulignons que contrairement à ce que la rumeur souffle, il ne s’agit pas d’une particularité territoriale, mais bien d’une caractéristique procédurale. Il est possible de respecter le cahier des charges partout sur Terre. Sous le palais, elles offrent généralement une structure de saveurs aigres. La bière possède une histoire antérieure à huit mille ans. Cela fait donc moins de deux siècles que la maîtrise entière du brassage est à la portée de l’Homme. Homme au sens figuré car la femme a joué un rôle beaucoup plus important depuis ses origines.

Mathématiquement, « deux cents années sur huit mille » possède la même valeur que « deux virgule cinq pour cent ». C’est peu, notamment si on applique ce rabais pour l’achat d’une bière. Sur une cervoise de cinq dollars, c’est douze cents et demi d’économie. Bref, pendant la majorité de son évolution, la bière a résulté d’un passage obligé par la fermentation spontanée. Encore de nos jours, une proportion significative de bières microbrassées témoignent d’une certaine spontanéité, issue d’un accident ou d’une intervention humaine.

Ce qui nous ramène au mode de fonctionnement des bestioles microscopiques impliquées. On doit les considérer comme des ouvrières. La grande famille des levures domine le marché du travail. Les conditions qu’on leur offre exercent une influence déterminante sur leurs personnalités et du coup sur l’empreinte gustative qu’elles impriment.

Si certaines mesures sanitaires sont défaillantes, les bactéries s’inviteront inopinément aux agapes, pour le meilleur ou pour l’inverse. On identifie alors le phénomène avec des mots tels que « surissement, acétification, infection bactérienne, geuzéifaction, gueuzée, vinaigrée… » L’adjectif « infectée » est le plus populaire. La question existentielle qui est alors : « La bière est-elle moins bonne pour autant ? » J’ai en mémoire ma première intervention publique concernant la Blanche de Québec au tournant du siècle.

L’échantillon acheté sur une terrasse de la Grande-Allée était « geuzé ». Ce n’était le même goût que la semaine précédente, confirmant l’œuvre invisible d’un convive imprévu. Un débat public très animé a suivi. L’un des arguments avancés pour souligner que la bière n’était pas « infectée » était « moi je l’aime. » Ce qui était bien légitime comme argument.

La bière était bonne pour le locataire de la brasserie ; elle était vinaigrée – donc moins bonne – pour le client que j’étais. D’où le titre de cette séries de chroniques, des articles d’humeurs biérophiles bien personnelles. Des opinions, des observations, ou des questionnements intimes d’un vieux schnouk qui promène sa chope existentielle depuis un demi siècle aux quatre coins du goût. Je puise mon inspiration spontanément dans les deux grands règnes invisibles. Si cela peut contribuer à mieux jongler avec le bien et le mal des choses brassicoles.

Balados

Histoire du brassage dans les monastères européens Mario d'Eer
L’histoire des monastères et de la bière en Europe de l’Ouest avec Mario d’Eer

L’histoire des Festibières au Québec

Festibière Québec
Le biérologue Mario d’Eer a parlé au Temps d’une Bière de l’histoire des festibières

Publications

Vous pouvez aussi retrouver des articles de Mario d’Eer sur son propre site.

  • «Le Guide de la bonne bière», Éditions du Trécarré, Outremont, 2004.
  • «Atlas mondial de la bière», Éditions du Trécarré, Outremont, 2003.
  • «404 bières à déguster, 2e édition», en collaboration avec Alain Geoffroy, Éditions du Trécarré, Outremont, 2001.
  • «Le carnet fromage», Éditions du Trécarré, Outremont, 2001.
  • «Le carnet bière», Éditions du Trécarré, Outremont, 2001.
  • «Bière philosophale», Éditions du Trécarré, Outremont, 2001. * «404 bières à déguster», en collaboration avec Alain Geoffroy, Éditions du Trécarré, Outremont, 2000
  • «Les épousailles bières et fromages», Éditions du Trécarré, Outremont, 2000.
  • «Ales, lagers et lambics; la bière», Éditions du Trécarré/BièreMAG, Saint-Laurent, 1998. * «L’agenda 1999 de la bière», Éditions du Trécarré, Saint-Laurent, 1998.
  • Co-adapté pour le Québec la BD «L’année de la bière», «Au bar du coin», Éditions Topgame/BièreMAG, 1998.
  • «Le papillomètre, le carnet de la dégustation des bières», BièreMAG, Chambly, 1997.
  • «Initiation à la dégustation des bières», Ordre de Saint-Arnould, Chambly, 1995.
  • «Guide de la bonne bière», Éditions du Trécarré, Saint-Laurent, 1991.

Chroniques

Le Journal de Montréal, Accès-Laurentides, BièreMAG, BEER magazine, Le petit Journal du Brasseur (Belgique), Le Courrier de l’Orge (Suisse), Better Winemaking (Ontario), Hop Stop Newsletter, le BULLES’tin de l’Ordre de Saint-Arnould, Zone Outaouais, La Presse, Le Soleil.

Radio

Des chroniques parlées à la radio de Radio-Canada pendant 10 ans, à l’émission télévisuelle « Ça va brasser » pendant 5 ans, sur une base régulière à l’émission de télévision « Vins et fromages », on l’invite régulièrement à la radio et à la télévision.