Quel est le lien entre Fidel Castro, la mafia et la prohibition américaine?🍺🍻

Dans les années 20, un mouvement migratoire des plus insolites se manifeste sous la forme de milliers de travailleurs de bars et d’hôtels en provenance des États-Unis vers Cuba. Pourquoi? Parce que les États-Unis viennent d’adopter une prohibition rigoureuse sur la production, le transport et l’importation de boissons alcoolisés dans tout le pays.

Bien que le cidre et le vin de messe fassent exception, l’interdiction de la bière et des spiritueux crée l’opportunité du siècle pour les familles du crime organisé de New York et d’autres grandes villes américaines comme Chicago. Un immense marché clandestin émerge hors de nulle part, transformant ce qui était essentiellement des bandes de voyous locaux en syndicats du crime internationaux . Les opportunités sont si grandes que c’est la bientôt une course contre la montre pour le contrôle de toute l’importation des précieux spiritueux vers les États-Unis. Bien sûr, on frelatte à partir d’alcool industriel en pleine croissance grâce à l’explosion pharmaceutique, mais c’est dangereux parce qu’il faut le détoxifier. Même là, ça ne suffit pas à fournir à la demander d’alcool de qualité. Si la Nouvelle-Angleterre recèle de petits moulins cachés dans la forêt où cuisiner du moonshine, rien ne remplace le bon whiskey de qualité.

Il faut regarder ailleurs.

Les choix sont simples. C’est soit le Canada, le Mexique ou les Caraïbes. Si le Canada et le Mexique fournissent amplement à la demande, l’île de Cuba émerge comme une plaque tournante pour la mafia newyorkaise…

C’est que le commerce maritime international est en pleine expansion depuis quelques années. Tout comme à l’époque coloniale, les côtes des Caraïbes sont un passage obligé pour les marchandises passant du vieux au nouveau continent. D’ailleurs, les producteurs européens ne sont pas fous; ils ont déjà commencé à utiliser Cuba comme point de transbordement pour les Amériques.

L’autre avantage de Cuba est une île et est par conséquent à l’abri des lois américaines. À deux heures de Miami, il est facile pour les barons du crime d’aller et venir durant la même journée à la Havane. En outre, les commerçants américains sont déjà bien installés grâce à une politique musclée pour assurer la prédominance de l’oncle Sam. Ainsi, la voie est pavée pour que la mafia newyorkaise passe en vitesse supérieure…

Les affaires marchent si bien que des mafiosi de renom commencent à considérer Cuba comme leur prochaine capitale internationale. On veut y construire des casinos, recycler l’argent sale des États-Unis, sans parler de contrôle le marché mondial des narcotiques. Mais on veut aussi répéter la chose partout dans la région. On parle même du Bélize comme un deuxième Cuba…

Au début, le régime autocratique de Batista – à l’époque dirigeant incontesté de Cuba – s’accommode bien de l’afflux d’argent étranger et l’aide occasionnelle de la mafia pour éliminer des opposants. Après tout, ces derniers fournissent des armes, ne posent pas de question, mettent sous silence les troublants syndicats et intimident l’opposition politique. Le clan Batista prête même les aéroports militaires contrôllés par à ses financiers de la mafia newyorkaise, tel que Meyer Lansky au traffix de stupéfiants en direction des États-Unis.

Mais bientôt un nouveau problème se pose : les bars, les casinos et les hotels. C’est que Cuba est en train de devenir le paradis perdu des Américains qui veulent se prendre une cuite. Encore pire, une bonne partie des hotels passent dans les mains du crime organisé qui y recycle son argent sale. Avec des milliers de barmans américans à la Havane, les barmans locaux ne sont peinent à trouver un gagne-pain.

Le crime organisé, qui ambitionne d’exporter le modèle cubain ailleurs dans les Caraîbes, profite au max de sa petite entente avec Batista. Mais les abus du régime, combinés à la grogne populaire croissante contre l’occupation américaine et la montée du crime, sont des éléments important du paysage politique où s’imposera Fidel Castro.

https://www.cubamafia.com/history-of-mafia-in-cuba.html

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