Le phyloxera est une grave maladie qui touche de nombreuses vignes sur dans le monde. Bien que ce nom soit souvent donné à la maladie de la vigne, il provient en fait d’un insecte ravageur semblable au puceron, le phyloxera vastatrix.
Confiné à l’ouest des États-Unis jusqu’en 1862, le phyloxera serait responsable de la mort d’au moins un tiers des vignes seulement en territoire français. Spectaculairement prolifique, une seule femelle peut produire à elle seule 25 milliard de larves en moins de huit mois. Lorsque le parasite en apparaît en France vers 1863, il détruit près de 4 millions d’hectares. Ces petits insectes sont friands à la fois de la feuille et de la racine, mais ce sont, de loin, ceux qui ciblent la racine qui sont les plus dangereux pour la vigne.
La destruction des vignes vers 1870 a provoqué une forte hausse du prix du vin, laquelle aurait d’ailleurs notamment contribué à un essor sans précédent des spiritueux et des liqueurs. Il faut dire qu’à cette époque, la boisson forte gagnait déjà beaucoup d’apôtres grâce aux progrès de la distillation, à l’urbanisme croissant et au développement de spiritueux aromatisés tels que l’absinthe à base d’armoise. La popularité croissante de l’absinthe en fera en fait l’ennemi principal des mouvements de tempérance français, menant éventuellement à son interdiction.
Il faudra trois décennie de replantation et de greffage pour venir à bout de ce parasite en France. Ce sera surtout le greffage de pieds américains qui restaurera la vigne française. En effet, une majorité de vignes américaines, de même que les vignes en terre sablonneuse, s’avèrent très résistantes au puceron maudit du terroir.
Aujourd’hui, le phyloxera est présent partout sur la planète. On continue de greffer des pieds américains aux vignes françaises pour les protéger. Cela dit, la bataille est loin d’être gagnée, comme en témoigne la résurgence de l’insecte aux États-Unis dans les années 1990s. Au Canada, le phyloxera est tout aussi présent, mais le même climat qui complique la croissance du raisin donne du fil à retordre à l’insecte ravageur. Les basses températures hivernales contribuent à freiner la reproduction, et donc les dégâts, du phyloxera.
Dans un de nos balados, on aborde la crise de phyloxera, de même que les grands crus préférés des empereurs romains, entre autre digressions.